Lorsque Célestin Réveillère s’est installé comme fermier à la Barbotière de Saint Martin Lars en 1925, il a été établi un état des lieux. Ce document fait une trentaine de pages. Tout y est décrit, les bâtiments (jusqu’au petit carreau qui manque à une fenêtre) ainsi que les champs et les « buissons » qui les entourent.
A la vingt cinquième page, il y est question de la règle des têtards.
De quoi s’agit-il ?
Et d’abord, qu’est-ce qu’un têtard ? Dans ce cas, il ne s’agit évidemment pas du petit de la grenouille, mais d’ "un arbre dont on coupe les branches à deux ou trois mètres du sol, pour lui faire produire des branches que l’on exploite périodiquement pour le chauffage et autres usages ".
"Dans les Mauges, au XVIIème siècle, on estimait que l’émondage d’un têtard de chêne, effectué tous les cinq à neuf ans, donnait six bourrées de 85 cm de diamètre et de 1,20 m. de longueur ".
Dans le cas qui nous intéresse,il s'agit donc pour Célestin Réveillère de se soumettre à une règle communément admise dans le monde rural : ne pas faire n’importe quoi, n’importe comment mais respecter des cycles naturels.
Dans la région, on considère qu’il faut neuf ans pour qu’un arbre émondé refasse des branches utilisables. On donne donc au fermier le calendrier des travaux en fonction des lieux .
Et comme le bail dure neuf ans, tout est bien clair.
Durant la pèriode automne hiver 1925 1926, dénommée "première bûche", il faut émonder les haies du Pâtis Motte, des Groix depuis le marronnier jusqu'
aux bâtiments et ainsi de suite jusqu'à la dernière bûche de 1932 1933.
Vous avez dit: "environnement durable" ?
Le principe ne parait pas bien compliqué..............
Quant au nom des champs, la bonne femme, la fauchareille et le petit gauvrier, le champ pourri et la petite perche, ainsi que tous ceux qui couvraient le territoire de la commune, nous y reviendrons. Il y a de quoi écarquiller les yeux!
les renseignements concernant les têtards viennent du "Dictionnaire du monde rural" de Marcel Lachiver ed Fayard 1997
Merci à Madeleine Réveillère de m'avoir prêté "état des lieux de la Barbotière 1er novembre 1925".