L’année 1744 fut une année tragique pour la paroisse de Saint Martin Lars.
A la fin du registre de cette année là, le curé Bourasseau ajoute un commentaire qui, bien que lapidaire, est destiné à conserver la mémoire des faits : "trente huit enterrements ont été faits cette présente année 1744 des habitants du village de Changillon ".
C’est beaucoup, beaucoup trop, sous-entend le curé.
Que s’est-il passé dans le hameau de Champgillon? On ne le sait pas. Mais si on analyse le registre de cette année 1744, on s’aperçoit que les malheurs de Champgillon ne sont que la partie émergée d’un drame beaucoup plus étendu : 84 décès pour l’ensemble de la paroisse. Là aussi, c’est beaucoup trop : la population totale ne devant pas dépasser 600-700 habitants, on arrive à plus de 12% de décès !
Mais si on continue d’analyser, on se rend compte que cet état des choses dure depuis 1742 et qu’il ne se termine qu’en 1749 !
Durant cette période, le curé enregistre 347 enterrements et seulement 292 baptêmes. La population n’est pas renouvelée.
Ce n’est qu’à partir de 1750 que les choses s’arrangent : 29 naissances pour 20 décès(1750), 34 naissances pour 30 décès(1751) et 43 naissances pour 29 décès(1752).
Huit ans de misère, quand même.
Huit ans pendant lesquels la mort frappe en particulier les individus jeunes (plus de 40 âgés de 0 et 16 ans en 1744) et bien sûr les individus à la santé fragile. Et puis aussi les mendiants qui errent sur les chemins. Le 14 décembre 1744 au Bois Luneau, c’est l’enfant qui meurt, le 16 décembre c’est la mère.
A la fin de 1749, le curé fait une allusion à "la misère du temps ", " ces dernières années ", c’est bien le moins que l’on puisse dire!
Sources: Archives départementales de la Vendée(cf liens)
registres paroissiaux Saint martin Lars en Sainte Hermine _1738 fev 1760_